top of page
Rechercher
Photo du rédacteurF.C.

Quand le changement climatique attaque la santé mentale : l'éco-anxiété

Dernière mise à jour : 2 mai 2020


" Ils voient l'épée de Damoclès suspendue au-dessus des nuages. Partout dans le monde, des militants écologistes, des scientifiques et de simples citoyens sombrent dans une nouvelle forme de mélancolie, impuissants, pensent-ils, face aux défis environnementaux. Heureusement, il existe des moyens de lutter contre ce spleen.  


[...] La psychiatre américaine Lise Van Susteren, citée par le magazine américain, diagnostique un stress "pré-traumatique" répandu dans les labos et universités. Elle observe de "la colère, [de] la panique et [des] pensées intrusives et obsessionnelles" chez ceux qui ne peuvent qu'alerter de la survenue imminente d'un drame écologique. Loin de ne frapper que les personnes directement exposées aux conséquences des bouleversements écologiques, ces symptômes sont propagés par les médias, relais de cette actualité anxiogène. Ainsi, aux Etats-Unis, un sondage en ligne mené en avril 2018 sur un mince échantillon de personnes (2 029 adultes), conclut que près des trois quarts (72%) des 18-34 ans pourraient souffrir d'une forme d'"éco-anxiété".Si les patients français de Nathalie Dominguez, psychanalyste à Vannes (Morbihan) n'emploient pas ce terme, elle assure à franceinfo que la peur des catastrophes écologiques commence à s'inviter sur les divans. "Ils ne viennent pas pour cela, mais ces éléments apparaissent de plus en plus souvent au détour d'une conversation sur ce qui les amène à consulter", assure-t-elle.


[...] Cette peur d'un environnement tragiquement déréglé appartient désormais "au champ collectif", précise la psychanalyste. "Certaines personnes vont prendre de plein fouet ce discours ambiant. Il peut aller jusqu'à générer chez elles des prises de positions personnelles, comme décider de ne pas faire d'enfant à cause de cela : parce que l'avenir est incertain, ou parce que l'on ne veut pas mettre au monde un consommateur polluant de plus. Les conséquences de ces angoisses sont très concrètes." Pourtant, c'est le grand flou quand il s'agit de leur donner un nom. 

[...]


Reprendre le contrôle

[...] La psychanalyste cite l'exemple d'un patient que l'éco-anxiété a poussé à s'investir en politique. Car pour sortir du marasme, il faut pouvoir transformer le message anxiogène reçu en une réflexion, puis en une action, explique-t-elle. "La douleur seule n'a pas d'efficacité car elle va générer une réponse émotionnelle. Compenser l'émotion par la réflexion permet de se libérer de l'emprise de ces sentiments de tristesse ou de nostalgie qui ne sont pas générateurs de mouvement, pour enfin se décider à agir."Comme ces éco-anxieux interrogés par franceinfo, de plus en plus de personnes changent leur relation à la nourriture, à la consommation, ou encore décident de ne plus prendre l'avion ou de se lancer dans la permaculture. Justine Davasse, activiste dans le mouvement zéro déchet, incarne elle-même cette prise de conscience qui traverse une génération. Elle assume ce mal-être qu'elle pense constructif, à condition de l'accepter. "Si on ne travaille pas à réhabiliter les sentiments et à les entendre pour proposer des actions politiques en conséquence, les gens vont exploser", assure-t-elle. Elle est convaincue que les éco-anxieux réagissent d'une manière proportionnée à l'état du monde : "Si l'on est capable de chagrin face à la destruction de notre environnement, c'est que l'on a ressenti de l'amour et de l'attachement. C'est plutôt sain, non ?"  

 
Heart in Voh, New Caledonia





58 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commentaires


bottom of page